D' DE CLOSMADEUC
L4 VÉNUS DE QUINIPILY
(Suite et fin)
III. Mme de Sévigné. — M. Moigno
1° Mme De Sévigné
On a pu remarquer, dans la requête du comte de Lannion au Parlement de Bretagne, un passage qui demande une explication :
« Le duc de Rohan, ayant conçu quelque chagrin contre l'exposant, sur un mauvais fondement, avait fait donner assignation, sous le nom de son procureur fiscal à Pontivy, à comparoir dans la huitaine suivante... »
Qu'est-ce que ce chagrin conçu par le duc de Rohan contre Pierre de Lannion, chagrin qui pourrait avoir été la cause première des tracasseries du procès ? Une lettre de Mme de Sévigné à Mme de Grignan, sa fille, en date du 26 août 1671, semblerait nous mettre sur la voie.
A Vitré. Mercredi 26 août, 1671, dans le cabinet de Mme de Chaulnes.
« 26 août 1671. — Je veux vous parler d'un bal qu'il y eut hier. Plusieurs beautés de la basse Bretagne y brillaient. Gonnaîtriez-vous Mlle de Lannion ? C'est une très belle fille, qui danse très bien. Elle a un amant qu'elle va épouser. Il était derrière elle. Mais M. de Rohan, qui la trouva belle de l'année passée, s'est pendu à son oreille de si étrange façon et elle s'est fichée dans ses cheveux, pour lui répondre, d'une si extraordinaire manière que l'amant a quitté la