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Passer le pont de Normandie à vélo : entre vent et vitesse, des cyclos crient au danger

Entre Honfleur et Le Havre, le pont de Normandie… Un monument emblématique de la région parfois difficile à franchir pour les cyclotouristes, pourtant incontournable pour traverser la Seine. Ce point noir est d’ailleurs bien identifié des acteurs du développement du vélo dans la région.

Temps de lecture: 3 min

«  En suivant la vélomaritime de Brest à Étretat, nous avons eu la joie immodérée de traverser… le pont de Normandie. Qu’une véloroute européenne passe par un endroit aussi incroyablement dangereux et inadapté est une honte absolue  », s’alarme Émile Bertier. Le vent, la vitesse des véhicules, l’espace restreint… Ce cyclovoyageur s’est fait bien peur en empruntant l’une des infrastructures emblématiques de la région début août.

À tel point qu’il s’est fendu d’un message alerte partagé à de nombreuses reprises dans le microcosme des voyageurs à vélo connectés. Une communauté qui a d’ailleurs bien grandi en quelques années, la prise de conscience de l’urgence climatique et le Covid-19 sont passés par là. L’émergence des itinéraires balisés comme la Vélomaritime, qui passe par le pont de Normandie, n’y est pas étrangère.

« Identifié depuis le début »

«  La Vélomaritime est complète… En dehors de ce point noir, identifié depuis le début et qui est une priorité  », reconnaît sa cheffe de file, Fannély Péron. D’ailleurs, l’itinéraire ne trompe personne sur son site internet, si la portion entre Le Havre et Honfleur est bien dessinée, le site renvoie vers le service de bus (payant) qui transporte vélos et cyclovoyageurs, en toute sécurité sur le pont. Mais ce n’est qu’une alternative, car le passage par la route est bel et bien possible et autorisé sur le pont.

Le pont de Normandie, inauguré en 1995, étant avant tout un ouvrage routier, il laisse une place aux piétons, et même aux vélos avec une piste cyclable entre les deux. «  Pas des plus sécurisant mais ça se fait  », écrit par exemple Thomas, qui n’est d’ailleurs pas le seul cyclo à défendre l’accessibilité vélo du pont. Mais ils sont aussi nombreux à s’alarmer.

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Facebook Emile Bertier

Cette bande cyclable, ce cyclovoyageur mécontent la juge «  inadaptée, dangereuse et archaïque  ». L’association havraise La Roue libre rappelle sur sa propre page que cette demande est d’ailleurs «  récurrente de la part des cyclistes touristes et locaux, sans que rien ne bouge  ». Certains choisissent d’emprunter la voie piétonne, en mettant pied à terre. D’autres tenteront l’aventure sur le pont de Tancarville ou même de complètement modifier leur itinéraire de voyage en remontant jusqu’au bac de Quillebeuf, gratuit et adapté aux cyclos.

« C’est reconnaître une évidence »

Reste que «  oui c’est un problème et la Chambre de commerce et d’industrie gestionnaire du site, est au courant  », assure-t-on du côté de l’office de tourisme du Havre, qui a reçu à la suite de ce post du 4 août, plusieurs dizaines de messages dans le sillage de cet «  appel à contributions  », lancé par Émile Bertier. «  Nous avons de temps en temps la remarque et pas seulement pour le pont de Normandie, sur la faiblesse de certaines infrastructures, pas toujours adaptées au vélo. Ce n’est pas nouveau, c’est reconnaître une évidence  », ajoute-t-on du côté de l’office de tourisme.

Des améliorations sont-elles possibles et envisagées par l’exploitant ? La vitesse des véhicules motorisés, l’élargissement de la voie vélo, une voie partagée avec les piétons… Les idées sont là, reste à savoir si elles sont réalisables. Sollicitée, la CCI n’a pas encore pu nous répondre à ce sujet.

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